Le Burundi demande à l’agence de l’ONU aux droits humains de fermer son bureau

Le gouvernement du président Pierre Nkurunziza a demandé mercredi 5 décembre au Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme de fermer définitivement son bureau de Bujumbura. Il s’agit d’une véritable douche froide pour l’organisation onusienne, alors que des négociations pour un nouvel accord de siège étaient en cours depuis deux ans.

L’ambassadeur burundais auprès du Haut-Commissariat à Genève a officiellement confirmé l’information. Selon Tabu Abdallah, le gouvernement du Burundi a invité le Haut-Commissaire à réserver à cette décision « le bénéfice de l’urgence ». En clair, il demande de fermer le plus rapidement possible.

Le message a apparemment été très bien compris. L’agence a décidé, selon nos sources, de redéployer tout de suite, pour des raisons de sécurité, la dizaine de membres du personnel international qui était encore sur place, et elle se donne deux mois pour faire leurs valises et fermer définitivement ce bureau.

Justification

Bujumbura explique dans sa note verbale qu’à ses yeux, les raisons d’être de ce bureau, qui a été créé en 1995 au plus fort de la guerre civile dans ce pays, n’existent plus. La paix règne dans le pays et la situation des droits de l’homme s’est beaucoup améliorée, selon le gouvernement.

Mais l’ambassadeur Tabu Abdallah souligne que « cela ne signifie pas que le gouvernement veut mettre fin à sa coopération avec le Haut-Commissariat », en rappelant que des mécanismes nationaux de monitoring des droits de l’homme tels que la CNIDH, sont désormais à l’œuvre.

Mauvaises relations

En réalité, les relations étaient au plus mal entre le pouvoir burundais et l’office du Haut-Commissaire aux droits de l’homme. Le pouvoir burundais ne supporte pas depuis le début de la crise de 2015, les rapports détaillés de ce bureau sur les graves violations des droits de l’homme dans le pays. Et qu’il a toujours qualifiés de « mensongers ».

Il avait donc décidé de rompre toute collaboration avec lui en octobre 2016. Des négociations étaient en cours depuis lors pour un nouvel accord de siège. Entretemps, le bureau travaillait au ralenti, avec un personnel réduit et ne produisait plus de rapports officiels. Le signal est cette fois très clair.

Source:  RFI