Répression aveugle contre de jeunes manifestants

 

DECLARATION

Le dimanche 16 avril 2017, un groupe de jeunes mauritaniens a organisé une manifestation pacifique, pour, grosso modo, dénoncer la marginalisation dont les jeunes du pays, de toutes les nationalités, sont victimes. A cette occasion, ils ont exigé un accès à l’emploi, à l’éducation, aux soins de santé, à l’état civil, entre autres.

Cette manifestation pacifique, annoncée par les organisateurs, par voie de la presse quelques jours avant, a été durement réprimée par les forces de l’ordre. Et, comble de turpitude répressive, plus d’une vingtaine de ces jeunes ont été appréhendés, parmi lesquels dix ont été directement déférés.

Cette attitude inacceptable de la part des autorités, illustre encore une fois la persistance des réflexes des régimes d’exception. Car, au moment où on prétend vivre dans un Etat de droit, comment peut – on continuer à soumettre des manifestations pacifiques, à une autorisation préalable ? Mais surtout, pourquoi réprimer de façon si odieuse une manifestation pacifique, au moment même où on autorise des regroupements intempestifs sur des bases tribalo-régionaux ?

A vrai dire le régime continue d’avoir ses réflexes dictatoriaux, renforcés par sa volonté d’imposer son plein vouloir au peuple mauritanien. Et, il faut bien le souligner, ces réflexes s’appuient, chez la plupart des agents des forces armées, sur des préjugés racistes.

C’est pour toutes ces raisons que les militants et responsables des organisations membres du FONADH :

  • dénoncent avec la dernière énergie la répression barbare qui frappe de jeunes compatriotes ;
  • exigent la libération immédiate et sans condition des détenus ;
  • invitent tous les Mauritaniens épris de paix et de justice, à dénoncer avec nous cet acte odieux ;
  • rendent les autorités responsables de toute conséquence fâcheuse de la détention arbitraire de ces jeunes gens.

 

        Les organisations membres du FONADH signataires   

  • Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH)
  • Collectif des Rescapés Anciens Détenus Politiques Civils Torturés (CRADPOCIT)
  • Collectif des Veuves
  • Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des droits de l’homme (CSVVDH)
  • Groupe d’Etudes et de Recherches sur la Démocratie et le Développement Economique et Social (GERDDES)
  • Ligue Africaine de Droits de l’Homme / Section Mauritanie
  • Regroupement des Victimes des Evénements 89 -91 (REVE)
  • SOS-Esclaves
  • Association Des Femmes Chefs de Familles (AFCF)
  • Association Mauritanienne pour la Promotion de la Culture et de la Langue Sooninke (AMPCLS)
  • Association pour la Renaissance du Pulaar en R.I.M (ARPRIM)
  • Association pour la Promotion de la Langue Wolof en RIM (APROLAWORIM)
  • Association d’Appui au Développement à la Base des Communautés (SALNDOU)
  • Association pour le Développement Intègre de l’Enfant (APDE)
  • Association pour le Renforcement de la Démocratie et l’Education Citoyenne (ARDEC)
  • Ligue Mauritanienne des Droits de l’Homme(LMDH)
  • Collectif des Anciens Fonctionnaires de la Police Victimes des Evénements de 1989
  • Union Nationale des Rapatriés Mauritaniens du Sénégal (UNRMS)